Nazisme -- Roman

1945. M. Brücken, ex-colonel de la Wehrmacht, traîne une vie misérable à Cologne. Ses multiples blessures mal cicatrisées font de lui une sorte de loque, mais il ne perd pourtant rien de sa froideur, voire de sa morgue. À la faveur d'un procès de dénazification, on s'aperçoit que sa carrière militaire a été jalonnée d'atrocités. Mais ces atrocités – et c'est là une des originalités du livre – ne sont pas des atrocités nazies. Brücken démontre que les dizaines d'exécutions sommaires qu'il a ordonnées ont été des mesures strictement militaires. Bref, c'est un officier allemand de tradition, implacable, mais non cruel. D'ailleurs il est aussi dur avec lui-même qu'il l'a été jadis envers autrui. Sa famille décimée, sa femme violée, sa propre misère, ne lui arrachent ni une larme ni un soupir. Et c'est sans un mot de repentir qu'il acceptera la mort. Serge Groussard a écrit ce beau et puissant roman avec tout son talent, tout son instinct et toute sa sensibilité. Son «officier de tradition» est un personnage si justement observé, si vivant, si vrai enfin, qu'il se hausse jusqu'au type. Personne avant Serge Groussard n'avait introduit dans la littérature française cet être à la fois fascinant et inhumain, que l'on ne peut s'empêcher d'admirer tout en le haïssant.

Janvier 1943. Un homme emprisonné à Fresnes. Les interrogatoires par la Gestapo. Les tortures, chaque jour plus insoutenables. Le silence du prisonnier. Quand viendra la comparution du détenu devant le tribunal nazi, puis sa marche vers le peloton d'exécution, tout se noiera, pour lui, dans le crépuscule des vivants. Ce roman, d'une densité déchirante, et que ne pouvait avoir écrit qu'un homme qui s'était tu et avait saigné dans les geôles, puis résisté à la mort dans les camps, révéla Serge Groussard comme l'un des écrivains les plus intenses de sa génération. Aujourd'hui, Crépuscule des vivants est devenu un classique.

En 1945, Inge, qui a été élevée par son père dans l'idéologie nazie, est bouleversée par le décès d'Hitler. Elle est confrontée aux atrocités commises par son père porté disparu. En 1946, Eva fuit l'Allemagne pour s'installer à New York sous une nouvelle identité afin de traquer l'homme responsable du projet Bluebird, qui menace le fragile équilibre de l'après-guerre.

En 1941, en Pologne, après le meurtre de ses parents Piotr Bruck est envoyé dans un orphelinat de Varsovie. Repéré par les Allemands pour son physique de type aryen et sa connaissance de l'allemand, il est envoyé en Allemagne pour se faire adopter par une famille de hauts dignitaires nazis.